
Première sortie en VTTAE au Tyrol !
Voilà plus de 30 ans que je pratique le vélo de montagne avec passion. J’ai suivi de près ses nombreuses évolutions techniques depuis 1986, année durant laquelle j’ai enfourché mon tout premier VTT, un Raleigh Maverick en acier de près de 20 kg ! Apparition des suspensions, généralisation des cadres en aluminium puis en carbone, passage aux freins à disque, simplification des transmissions, chacune de ces petites (r)évolutions techniques ne sont rien comparées à celle que traverse le VTT aujourd’hui, avec l’avènement de l’assistance électrique. Alors forcément, en vieux de la vielle, j’ai longtemps été réfractaire à enfourcher ces nouvelles bécanes motorisées, baptisées VTTAE (AE pour Assistance Électrique). Mais j’avoue avoir été bluffé par ces incroyables montures qui offrent définitivement de nouvelles sensations, pour peu que le terrain, et surtout le dénivelé positif, s’y prêtent.

C’est l’occasion qui fait le larron. L’hôtel où nous séjournions à St-Anton dans le Tyrol autrichien venait tout juste de s’équiper de superbes VTTAE, des modèles tout-suspendus de la marque autrichienne KTM, offrant des suspensions de 160 mm de débattement, propulsé par un moteur Bosch et doté d’un excellent équipement. Pour les enfants, des VTTAE 24 pouces de marque CUBE étaient également disponibles. Attention cependant, la réglementation autrichienne est très stricte puisqu’elle n’autorise pas la location de VTTAE aux enfants de moins de 10 ans. Notre fils ayant 9 ans et demi, nous avons dû négocier avec un magasin de la station qui a accepté de nous louer un vélo moyennant la signature d’une décharge de responsabilité. Nous voilà donc tous les 4 équipés, casqués, et prenons la direction de Konstenzahutt pour une randonnée inaugurale en VTTAE !



Au programme, 25 km et 600 m de dénivelé sur des petites routes de montagne et des sentiers en gravel, mais peu de difficultés techniques à l’horizon, du moins sur la carte. Après quelques tours de roue dans le village pour nous familiariser avec les différents modes d’assistance du moteur, nous nous élançons vers la vallée de Verwall. Et c’est bien là, dans cette première ascension, que nous pouvons apprécier tous les avantages d’un VTTAE. Oui, il y a de la pente qui nous aurait fait mettre pied à terre à tous dès les premiers 100 m, mais les vélos grimpent (presque) tout seul ! Presque car il faut quand même appuyer sur les pédales, nous ne sommes pas sur des mobylettes mais sur des vélos à assistance électrique ! Pour les pentes les plus raides, on passe en mode sport ou turbo mais on ne dépassera pas les 25 Km/h quand même, bridage oblige ! Nous faisons une première étape au petit lac de Verwallsee qui nous permet de d’apprécier la beauté de ses eaux turquoises et les superbes sapinières qui l’encerclent.


Après le passage de quelques virages en épingle sans difficultés majeures, que nous n’aurions pu là encore franchir aisément sans l’aide de l’assistance électrique, nous atteignons enfin la Konstenzahutt. Une belle cabane lovée au pied des montagnes, point de départ de nombreuses randonnées pédestres alpines. Après une courte pause, nous reprenons le même chemin en sens inverse, en nous promettant de revenir explorer le fond de cette vallée intacte.
La descente se fait très rapidement, le poids du vélo n’y est pas innocent ! Pour moi, c’est un peu là aussi que se révèle le talon d’Achille du VTTAE. Son embonpoint leur rend relativement peu maniable sur des terrains plus techniques, notamment pour les non-initiés. Il faut rester vigilant et ne pas se laisser embarquer par le poids conséquent du vélo.



Pour résumer, il faut quand même être un minimum à l’aise sur un VTT musculaire avant d’embarquer sur un VTTAE pour une rando. Je pense notamment aux enfants (10 ans et plus) car le VTTAE est lourd, avoisinant les 20 kg, alors que son jeune pilote pèse tout juste 30 kg ! Je ne saurais trop recommander le port du casque et des gants, car je suis toujours halluciné de voir nombre de cyclistes circuler sans cet équipement minimal pourtant vital.
Aussi rappelons qu’il faut être vigilants et respectueux des autres usagers (randonneurs et autres cyclistes en vélo musculaire) parfois surpris (voir effrayés) de se faire dépasser par des vélos roulant à 25 km/h en côte ! Et enfin, bien gérer la batterie pour éviter de revenir à la pédale !

Carnet pratique :
Se repérer : la charmante station de St-Ankton, plutôt tranquille au milieu de l’été, est une base idéale et bien agréable pour sillonner de nombreux sentiers de rando, à pied ou à vélo.
Où dormir/manger : l’hôtel Schwardzer Adler : un véritable havre de paix, au cœur du village, un service au top, des chambres familiales rénovées, une piscine sur le toit et un SPA, une table digne d’un resto gastronomique, location d’E-bikes à prix abordable, il n’en fallait pas moins pour nous combler… Un vrai coup de cœur !
Activité effectuée le 22 juillet 2019 – St-Anton arm Alberg, Autriche

2 commentaires
Lookoom
En plus de la randonnée, merci des détails techniques sur les vélos électriques. C’est un sujet que j’ai dans un coin de ma tête pour m’équiper un jour.
Isabelle PARISOT
Chouette article ! C’est drôle car au début, j’ai eu l’impression de lire Jean-Paul DUBOIS ! Bon week end. Bisous bisous Isa ________________________________