
Monténégro : la baie de Kotor
Petit pays au cœur des Balkans, le Monténégro offre des paysages très variés entre une côte baignée par une mer Adriatique cristalline et des montagnes alpines, ponctués de villes anciennes à l’âme vénitienne et de lacs resplendissants. Au Moyen Âge, les navigateurs vénitiens, apercevant les sombres forêts de pins courant sur les pentes du mont Lovćen, baptisèrent le pays Monte Negro, le « mont noir ». Au centre se découpe le joyau du Monténégro : la baie de Kotor, le plus méridional des fjords d’Europe, qui forme une entaille pénétrant sur 28 km dans l’intérieur des terres. Les villes littorales, à l’image de Kotor, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ainsi qu’Herceg Novi ou Perast, cultivent un charme discret, marqué par l’empreinte vénitienne de la Renaissance et celle du baroque autrichien. Le Monténégro est aujourd’hui un état souverain suite à sa séparation par référendum avec la Serbie en 2006.
JOUR 1 | Rotterdam > Dubrovnik > Perast : les vols directs à destination du Monténégro et Podgorica, sa petite capitale, sont rares. Mais en étudiant la carte, nous remarquons que Dubrovnik est situé à 20 mn de voiture de la frontière entre la Croatie et le Monténégro. Avec les nombreux vols Transavia qui desservent le sud de la Croatie en 2 heures, c’est le point d’entrée idéal. Nous récupérons notre voiture chez Hertz, bien content de trouver des chaînes dans le coffre car les prévisions météo annoncent de la neige en montagne ! Nous partons en direction de Perast, village niché dans les Bouches de Kotor, à seulement une soixantaine de kilomètres au sud de l’aéroport. Seule difficulté, le passage de la frontière où il nous faudra patienter une heure en raison des contrôles de sortie de l’Union européenne. Nous suivons ensuite une belle route panoramique au bord de l’eau et arrivons à la nuit tombée à Perast. L’accès à l’Hôtel CONTE n’est pas aisé, il faut s’armer de patience car le village s’étend le long d’une unique rue étroite où il est impossible de croiser d’autres véhicules. Il faut se stationner à l’un des parkings situés aux extrémités et prendre une petite navette pour rejoindre l’hôtel avec nos bagages. On n’ose imaginer le chaos en haute saison… Une fois installés dans une belle chambre (#27) située dans une dépendance de l’hôtel, nous rejoignons la terrasse du restaurant CONTE pour dîner les pieds dans l’eau.



JOUR 2 | Perast : après un excellent petit-déjeuner à l’hôtel, nous partons découvrir Perast sous un ciel gris. Selon les guides touristiques, c’est l’un des lieux les plus charmants et les mieux conservés du Monténégro, niché dans la baie de Kotor. Ici, le temps semble s’être arrêté, les maisons de pierre et les palais cossus nous replongent dans l’époque de l’Albanie vénitienne. Nous attendrons cependant un rayon de soleil pour nous rendre sur son île-église Notre-Dame des Rochers, édifiée sur un îlot en face du village.












Nous revenons sur nos pas, vers la frontière croate, pour visiter Herceg Novi. Nous faisons un premier stop au monastère de Savina, un site religieux d’une architecture remarquable fondé au XIIIe siècle. Nous arrivons sous une pluie battante ce qui n’est pas idéal pour visiter les lieux pourtant paisibles. En ce dimanche, les prêtres sont en train de partager un repas. Nous passons une tête dans la minuscule boutique et achetons une bouteille de vin du vignoble voisin plutôt réputé. Il y a finalement peu de chose à voir, mais la météo maussade n’a pas aidé. Bref nous nous arrêtons ensuite à la forteresse Kanli Kula, fermée à cette période, puis descendons à pied vers la vieille ville d’Herceg Novi. La ville est construite sur un coteau, les quartiers sont reliés entre eux par des volées d’escaliers en pierre. Après avoir passé une belle porte, nous débouchons sur une élégante place où siège l’église de l’Archange Saint-Michael, dévoilant un beau panorama et les prémices d’un ciel bleu ! Nous descendons ensuite sur la plage bordée par une agréable promenade en bord de mer, tracée sur une ancienne voie de chemin de fer. Nous savourons une délicieuse tarte au Peters Pie & Coffee en nous faisant réchauffer par les premiers rayons de soleil.
























Nous rentrons ensuite à Perast et dînons au restaurant Konoba Otok Bronza situé au bord de l’eau, un peu à l’écart du centre. Il fait trop froid pour la terrasse, nous devons nous installer à l’intérieur d’une salle rustique mais chaleureuse. La clientèle est plutôt locale, les plats sont roboratifs et bon marché !



JOUR 3 | Kotor et Tivat : Perast est situé à seulement une quinzaine de kilomètres de la vieille ville de Kotor, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Là encore, la circulation est dense et il n’est pas aisé de trouver un stationnement. Il est tout juste 10h00 et les parkings à proximité de la vieille ville affichent déjà complets… On finit par trouver une place à 15mn à pied de la forteresse. Kotor est la ville la plus ancienne du Monténégro. C’est effectivement un bel ensemble architectural avec ses rues pavées, ses bâtiments historiques et ses imposantes églises. Nous commençons par faire le tour des remparts qui offrent de beaux points de vue sur la vieille ville. Nous poursuivons en nous perdant dans ses ruelles, passant par ses remarquables églises. La ville est très touristique, on en fait finalement vite le tour, passant rapidement devant les innombrables boutiques de souvenirs, cafés et autres glaciers.












Puis nous partons en direction de Tivat par une belle route panoramique qui longe la côte et traverse quelques beaux villages. Nous stationnons à Porto Montenegro, devenu le « Monaco » Monténégrin. Construit par les Austro-hongrois en 1889, Porto Montenegro est alors une base navale destinée à l’armée de l’empire des Habsbourg puis à l’ex-Yougoslavie. Tombée en désuétude, elle est alors reconvertie en marina de luxe en 2016. Le changement est radical ! Nous parcourons le musée maritime où sont exposés d’anciens sous-marins soviétiques, vestige d’une autre ère. Puis nous flânons au milieu de ce quartier très récent, abritant appartement, hôtels et boutiques de luxe, ainsi qu’une incroyable marina occupée par des yachts luxueux. C’est en fait l’un de lieux de vacances privilégiés des oligarques russes qui en fait l’endroit le plus huppé du Monténégro. On trouvera malgré tout un petit restaurant très sympa pour déjeuner, II Pescatore, fréquenté par les équipages des bateaux en escale.














Puis nous reprenons la route vers Perast en empruntant le ferry qui traverse les bouches de Kotor. Nous profitons d’une fin de journée ensoleillée pour nous rendre sur l’ile-église située en face de Perast et visiter son petit musée. Puis nous poursuivons sur les hauteurs du village, délaissées par les touristes et tout aussi charmant. Nous terminons au Konoba Otok Bronza, le restaurant de la veille mais en terrasse cette fois-ci, autour d’un plat gargantuesque de viandes grillées, la spécialité locale !
























JOUR 4 | Mont Lovćen et Cetinje : aujourd’hui la pluie est annoncée partout sur la côte et le Mont Lovćen qui a disparu dans les nuages gris. Nous décidons malgré tout de nous rendre à son sommet via la fameuse route Serpentine qui monte depuis Kotor, enchaînant une vingtaine de virages en épingle. Nous trouvons une mince couche de neige au sommet, totalement enveloppé par les nuages. Heureusement la route est dégagée. Nous nous rendons à la nouvelle station de téléphérique en cours de finition, l’ouverture est prévue pour la semaine suivante et on s’interroge sur la tenue des délais ! Nous rebroussons finalement chemin en passant par la belle vallée de Njeguši, réputée pour ses producteurs de charcuterie. Nous faisons étape chez l’un d’entre eux, le Kod Pera na Bukovicu, mais nous arrivons simultanément avec un groupe, il est alors difficile d’attirer l’attention du propriétaire.



Nous poursuivons vers Cetinje, l’ancienne capitale royale du Monténégro. De cette période glorieuse, la ville a hérité de très belles demeures historiques qui abritaient des consulats, des ambassades, mais aussi le Plavi Dvorac (la maison bleue), l’actuelle résidence officielle du président monténégrin. Nous passons également devant l’impressionnant Musée national du Monténégro et, à l’écart aux pieds des montagnes, le Monastère de Cetinje. Malgré la pluie, la ville a vraiment du charme. Nous déjeunons au Kole, une petite brasserie qui sert d’énormes sandwichs dont nous ne verrons pas la fin !












Nous reprenons la route vers la côte en espérant trouver le soleil à Budva. C’est la ville la plus touristique du Monténégro, souvent identifié comme un « petit Dubrovnik ». La baie naturelle de Budva est magnifique mais le front de mer est épouvantable, totalement bétonné, souvent comparé à Benidorme en Espagne. De nombreux chantiers de construction d’hôtels ou de résidences sont à l’abandon, probablement victimes de la crise du Covid ou de la fuite des investisseurs. On vient donc ici visiter la vieille ville qui semble presque neuve. Ce n’est pas qu’une impression car Budva a été quasiment détruite lors du terrible tremblement de terre de 1979. Alors oui la rénovation est exemplaire, avec ses remparts et ses ruelles de pierre, mais on y trouve uniquement des cafés, galeries, boutiques pour les touristes, on se sent dans un parc d’attraction. Sous la pluie, le charme n’opère pas, la visite est rapide.





Nous retournons à Perast en repassant par Kotor. Nous avions prévu de diner à la pizzéria Bocalibre, reconnue dans tout le pays mais elle est fermée à cause de la pluie… Décidément cette journée pluvieuse nous aura moyennement réussie. Nous nous rabattons alors pour la troisième fois au Konoba Otok Bronza qui sera devenu notre cantine à Perast. Puis il faut nous préparer pour notre départ demain vers le parc national de Durmitor, prochaine étape de notre voyage monténégrin.
Voyage réalisé du 20 au 30 avril 2024

