
Huilo-Huilo : cure de nature
Nichée au milieu des Andes patagoniennes du sud du Chili, la réserve biologique de Huilo-Huilo est une zone naturelle qui s’étend sur plus de 100 000 hectares. Au milieu de cet immense territoire, de puissantes cascades percent une forêt tropicale indigène qui héberge une diversité biologique étonnante. Son écosystème isolé préserve un très grand nombre de variétés de plantes et d’animaux comme le Huemul du sud ou le Pudú, uniques au monde. Administrée par une fondation privée, la réserve de Huilo-Huilo tente d’allier conservation, intégration dans la communauté autochtone et tourisme durable par la création d’hébergements – luxueux – pour le moins étonnants.
Nous n’avons pas spécialement choisi la meilleure période pour visiter Huilo-Huilo. Fin juillet, en plein hiver austral, les précipitations sont abondantes dans la région. Comme nous avions très envie de découvrir ce lieu atypique, perdu aux confins du Chili, nous y sommes allés, et nous avons été bien arrosé… Mais nous n’avons pas regretté !
Jour 1 | Santiago > Puerto Fuy : familiers de la Ruta 5 Sur, nous parcourons facilement les 900 km qui nous séparent de la commune de Puerto Fuy, dans la région de Los Ríos. Bien que très attirants, les hôtels de la réserve de Huilo-Huilo pratiquent des prix assez prohibitifs, même en basse saison. D’autant que la qualité de service n’est pas toujours au niveau des tarifs élevés, comme bien souvent dans la plupart des hôtels du Chili. Nous avons trouvé une alternative intéressante en réservant un appartement au Club Nautico Huillin, situé en face de la Marina del Fuy, un lodge administré également par la réserve. L’appartement est chaleureux, la nature est présente jusque dans la chambre des enfants, traversée par un arbre !



Jour 2 | Huilo-Huilo : nous découvrons la petite marina posée au bord du lac de Pirihueico, enserré par de hautes montagnes boisées. La route s’arrête ici, il faut ensuite emprunter le traversier pour rejoindre l’Argentine et le secteur de San Martin de los Andes, situé à quelques encablures de l’autre côté du lac.








En cette journée pluvieuse, nous passons l’après-midi au Spa des hôtels de Huilo-Huilo et découvrons ainsi ces édifices tout en bois à l’architecture surprenante : le Nothofagus, sorte de Baobab inversé, la Montaña Mágica, sur lequel une cascade dégringole du toit, et le Reino Fumgi qui ressemble à un champignon géant. Parfaitement intégrés à l’environnement, les hôtels sont connectés entre eux par de longues passerelles en bois surélevées pour éviter de fouler et dégrader le sol. L’accès au Spa nous accorde une visite des halls de chaque hôtel, tout aussi impressionnant.


Jour 3 | Huilo-Huilo : plusieurs sentiers de randonnée ont été aménagés à travers la forêt indigène de Huilo-Huilo. Il s’agit plus de courtes balades plutôt ludiques mais avec cette météo humide, nous nous en contentons.

Nous nous rendons tout d’abord au Salto de la Leona, une impressionnante chute qui agite les eaux cristallines du río Fuy. Puis nous continuons entre les racines de Coihues, Ulmos, Mañios et autres Arrayanes sur le sentier Los Espiritus, l’un des itinéraires les plus didactiques de la réserve. Nous partons sur la trace des esprits qui peuplent la forêt, à travers la nature et sa relation avec la culture Mapuche. Plutôt plaisant avec de jeunes enfants.










L’après-midi, nous nous dirigeons vers le secteur du Bosque de Los Ciervos. Plus de 1500 m de passerelles en bois, élevées à 3 mètres de hauteur, permettent d’accéder au Mirador de los Ciervios afin d’observer un important élevage de cerfs rouges. Il est aussi possible de dormir dans les petits refuges du Canopy Village aménagés au milieu des prairies et du bosque. Un petit téléphérique (importé de Suisse !) permet de se rendre au sommet d’une colline pour contempler le volcan Mocho Choshuenco mais il était malheureusement fermé en cette saison. Le musée Rakin Mapue ou Museo de los Volcanes occupe une construction surmontée par une curieuse coiffe en verre. Consacré à l’évolution de l’énergie et la formation de la Terre à partir du Big Bang, on y trouve un peu de tout, des crocs d’un mammouth asiatique à de l’argenterie mapuche… Ce fut un refuge malgré tout intéressant et salvateur pour échapper quelques instants à la pluie. Nous aurions voulu faire une pause à la Cervecería Petermann mais elle était malheureusement fermée.











Jour 4 | Huilo-Huilo : nous nous rendons dans le dernier secteur de la réserve qui permet d’accéder aux puissants Salto El Puma et Salto Huilo-Huilo. L’accès s’effectue par le Café del Bosque, très cosy, qui possède une belle place de jeux pour les enfants. Nous nous y abritons autour d’un chocolat chaud après la visite plutôt humide de chutes.









Jour 5 | Huilo-Huilo > Malalcahuello : le soleil rayonne enfin sur Puerto Fuy ! Avant notre départ, nous souhaitions monter à la petite station de ski de la réserve, aménagée sur les pentes du volcan Mocho Choshuenco. Stopper par la neige sur une piste 4×4 mal entretenue, nous improvisons des descentes en luge pour profiter de la neige fraîchement tombée.







Puis nous prenons la direction du nord, ayant prévu un stop de 2 jours dans la vallée de Malalcahuello. Lors d’un précédent voyage, nous avions repéré une maison d’hôtes tenue par un couple chileno-suisse, Suizandina, idéalement située aux portes de la Reserva Nacional Nalcas-Malalcahuello et du volcan Lonquimay.








Jour 6 | Malalcahuello : une belle tempête de neige nous invite à une balade sur les pentes du volcan Lonquimay. Le sentier n’est pas très bien balisé mais c’est surtout prétexte à faire des bonhommes de neige et contempler les majestueux Araucarias figés dans le froid et la neige. Après un déjeuner réconfortant dans la très belle maison patrimoniale Casa Esquina, nous passons l’après-midi aux Thermas de Malalcahuello. Il est agréable de se réchauffer dans ce grand bassin couvert, mais soulignons quand même que l’installation est un peu vétuste et mal entretenue. Vraiment dommage car il y a dans ce lieu un potentiel formidable.









Jour 7 | Malalcahuello > Santiago : le ciel s’est découvert et le soleil est au rendez-vous, nous retournons sur les pentes du volcan Lonquimay pour profiter d’une dernière bouffée d’air frais avant de remonter à Santiago !










BON A SAVOIR : la réserve de Huilo-Huilo est sublime, c’est un lieu véritablement unique, encore plus si vous avez la chance de séjourner dans l’un de ses hôtels surprenants (attention il y a peu de chambres familiales disponibles). Il faut simplement déplorer qu’en basse saison, curieusement, le prix des hébergements ne baissent pas, alors que les clients sont rares et que plusieurs activités sont fermées… Renseignez-vous avant de réserver.
Road-trip réalisé du 24 au 30 juillet 2015, Chili

