
Escapade dans la vallée de Limarí
Plus discrète que sa voisine Elqui, la vallée de Limarí offre une topographie et un panorama sensiblement similaires. Située au sud de La Serena, cette vallée fertile est un vaste verger, traversée par le río éponyme. Elle est réputée pour sa production viticole et la culture de fruits tropicaux comme la papaye, produit phare de la région.
Nous profitons du week-end de Pâques pour nous échapper de la Region Metropolitana et partir à la découverte de cette région, attirés par un parc national voisin, deux monumentos naturales et des vins renommés !

Jour 1 | Santiago > Rumay : nous voilà engagés sur la Ruta 5 norte afin de rejoindre la vallée de Limarí située à 400 km au nord de Santiago. De chaque côté de l’autoroute, un nombre incalculable d’éoliennes témoigne que le Chili a bien amorcé son virage énergétique.



Nous arrivons après 4 heures de route dans le petit village de Rumay où se trouve l’élégante Hacienda Santa Christina. Nous avons sélectionné cet hébergement pour son environnement verdoyant et, on ne se refait pas, la réputation de son restaurant. Une piscine, quoiqu’un peu fraiche en ce début d’automne, et des jeux pour les enfants agrémentent un vaste jardin.









Jour 2 | Monument National Valle del Encanto & Bosque Frey Jorge : nous prenons la direction du monument historique Valle del Encanto, un site archéologique où subsistent les traces des premiers habitants de la vallée, établis il y a… 4000 ans ! Nous atteignons l’entrée après avoir remonté une piste traversant de vastes vignobles. La petite vallée est cachée au fond d’un ravin, et l’environnement, occupé par des cactus géants, y est plutôt aride en ce milieu d’automne. Gare aux épines ! Les enfants partent à la recherche des pétroglyphes, certains bien visibles, d’autres un peu moins. Ces traces auraient été laissé par les cultures Diaguitas, Inca et Molle. En plus des pétroglyphes, des pictogrammes sont peints sur certaines pierres. On découvre aussi des trous creusés dans les rochers ayant servis de mortier et le curieux Baño del inca, creusé dans la roche.
























Après notre pique-nique, nous faisons un rapide crochet par le village de Barraza où se trouve l’église San Antonio del Mar, la plus ancienne église de la province, achevée en 1800 à partir d’un plan créé par le célèbre architecte Joaquín Toesca, qui a conçu le Palacio de la Moneda.


Puis nous prenons la direction du Parque Nacional Bosque Fray Jorge qui abrite un phénomène climatique insolite. Il est en effet rare de trouver une forêt verdoyante dans une zone désertique. Ce bosquet abrite des arbres et des plantes qui ne se voient normalement qu’aux alentours de Temuco ou Valdivia, à 1 600 km au sud. Tout cela est possible grâce à la camanchaca, une épaisse brume qui monte de la mer et reste piégée dans ce secteur montagneux. Sa présence permet la survie de ce qu’il restait de la forêt qui dominait la zone, il y a des milliers d’années. Déclaré Réserve de Biosphère par l’Unesco, ce parc est administré par la Conaf et recense plus de 700 espèces de plantes. La piste pour accéder au sommet est assez raide par endroit. L’endroit est assez insolite, mais on peut juste déplorer que la promenade aménagée ne dure que 30/40 minutes rapport au temps passé pour y accéder.









Jour 3 | Monumento natural Pichasca : en ce jour de Pâques, nous improvisons une petite chasse aux œufs dans les jardins de l’Hacienda qui se prêtent bien à ce genre d’activité !





Puis nous prenons la direction du second Monumento natural de la vallée, le Pichasca, situé à San Pedro Viejo. Il s’agit d’un site archéologique et paléontologique, qui a révélé une flore et une faune fossilisées remontant à 80 millions d’années. Son climat semi-désertique a également préservé des fragments de squelettes de dinosaures. Nous débutons la visite par la Casa de piedra, une vaste grotte où des preuves d’activité humaine (il y a plus de 8000 ans) ont été trouvé à travers l’art rupestre. Puis le sentier se poursuit par une colline au nord, appelée Bosque Petrificado, qui révèle des morceaux de troncs d’arbres pétrifiés de la famille Araucaria ainsi que des os pétrifiés d’animaux préhistoriques tels que l’Antarctosaurus et le Saltaraurus. Une réplique à taille réelle (12 m de hauteur) de ce dernier, qui vivait il y a 70 millions d’années, a été installé au milieu du site, éveillant la curiosité des enfants ! Disons que ça a fait leur journée ! Il fait très chaud malgré la saison dans cet environnement semi-aride et les petits abris ombragés disséminés dans le parc sont appréciés.

















Sur la route, nous passons à côté du barrage Embalse Recoleta qui permet d’irriguer abondamment la vallée et ses cultures gourmandes en eau. En ce milieu d’automne, le niveau est au plus bas, et l’on espère qu’il retrouvera un niveau plus élevé lors de la fonte des neiges andines au printemps prochain.




Jour 4 | Remay > Santiago : nous terminons notre séjour par une petite balade à cheval autour de l’Hacienda. Une petite heure de promenade dans la vallée au milieu des cultures accompagné d’un guide bien sympathique !







Ultime étape avant de rentrer à Santiago, nous faisons un arrêt à la bodega Viña Tabalí, réputée pour ses vins blancs exceptionnels, pour rapporter quelques bouteilles. Les caractéristiques climatiques de la région confèrent aux vins une personnalité très différente de ceux du reste du pays. Découvrez la richesse de ces vins en lisant l’article Demandez la carte des vins chiliens !
Road-trip effectué du 17 au 20 avril 2014 – Limari, Chili

